Certains schémas cognitifs peuvent rendre l’affirmation de soi complexe pour une personne, par exemple les schémas « abnégation », « assujettissement »,« recherche d’approbation », « carence affective », raison pour laquelle il est important de réfléchir à cette question si on a ces schémas. Comme je vois beaucoup de patients qui ont ces schémas, je fais le choix d’axer cet article sur des idées pouvant intéresser ce type de personne en particulier.
Apprendre l’affirmation de soi quand on a l’habitude d’être plutôt soumis et passif dans ses relations, depuis souvent des décennies, voir toute sa vie, n’est pas évident et peut être un des objectifs du travail thérapeutique: vous n’êtes donc pas obligé de traverser cela seul. Les jeux de rôle avec le thérapeute, entre autre, sont un bon moyen d’acquérir un niveau solide d’assertivité.
L’affirmation de soi est vécu comme un champ de mines par de nombreuses personnes mais c’est aussi un outil très important pour gagner en confiance en soi et pour améliorer son estime de soi.
Alors que de nombreux patients craignent la rupture du lien (à l’autre) s’ils s’affirment, elle permet au contraire de rééquilibrer vos relations et donc de les améliorer dans la durée. Le coût de la passivité est tellement élevé que c’est un axe de développement fondamental.
Ces schémas (ci-dessus) vous conduisent aussi à avoir des émotions négatives, comme la peur (de perdre l’autre) ou la culpabilité (« je suis une mauvaise personne si je demande/dis cela ») si vous vous affirmez. Et ce même si votre demande est légitime et faite de façon appropriée, respectueuse : les schémas essayent de nous « maintenir en place ».
A l’inverse, le schéma « dominance / grandeur » conduit la personne en général à être trop affirmée (dans le sens trop agressif ou manipulateur). Souvent « la chimie des schémas » fait que les personnes ayant les premiers types de schémas se retrouvent en couple avec une personne avec ce schéma. Cette polarité dans un couple (l’un trop passif, l’autre trop agressif) se creuse encore au fil des années : la passivité de l’un fait ressortir encore le côté agressif de l’autre. Pour éviter cette dégradation progressive, qui mène souvent à la rupture, il est d’autant plus important de s’affirmer. Sinon le couple ne sera pas stable dans le temps. On recommence le même type de relation avec un autre personne, pour répéter tout le cycle.
Que faire si vous n’avancez pas avec la communication non violente, parce que la personne en face de vous, elle, n’accepte pas de communiquer de façon non violente (et mentir, manipuler et couper la parole n’en sont que quelques exemples de ce refus), cf. « les deuils nécessiares » ci-dessous.
Ou que, en parlant de vos émotions, vous ne faites que livrer des informations à un adversaire qui pourra s’en servir contre vous ? Bref, si vous avez l’impression qu’adopter les principes de la communication non violente ne vous sert pas (parfois, souvent, systématiquement: faites une recherche google sur «critic of non violent communication» ou «weaknesses of non violent communication») il faut chercher d’autres solutions. Sur le site web realsocialskills.org on lit : «nonviolent communication can be emotionally violent».
Update 2024, deux ouvrages intéressants sur l’affirmation de soi et la communication non-violente:
- Tome 2: Emotions enquête et mode d’emploi d’Art Mella
- Cessez d’être gentil, soyez vrai! (edition illustree): Être avec les autres en restant soi-même de Thomas d’Ansembourg
Isabelle Nazar-Aga dit que beaucoup de personnes n’ont pas de problème d’affirmation de soi.. sauf avec des personnes qui, eux, sont trop affirmées. Cela donne à réfléchir quant aux meilleures approches à adopter.
Il est important de comprendre les intentions de la personne en face : Il peut être simplement fatigué et maladroit dans sa façon de s’exprimer, dans ce cas, notre réaction ne va pas être la même qu’avec la personne qui n’est pas capable d’envisager que les relations humaines peuvent se faire d’égal à égal, et qui cherchent donc à avoir le dernier mot / le dessus coûte que coûte.
Pour eux, il faut dominer, écraser les autres pour ne pas être dominé. Nous vivons dans une société où le fait d’avoir le dernier mot devient un enjeu identitaire et est symptôme d’un égo fragile. En conséquence il faut savoir choisir ses combats. Les rapports de force stériles en série vous font juste passer à côté de votre vie, vous avez mieux à faire, s’il n’y a pas de réel enjeu.
La Communication Non Violente contient un grand nombre d’idées intéressantes (malgré le côté idéologique), ils sont facilement accessibles sur internet, raison pour laquelle je ne les reprends pas ici, pour consacrer l’espace à autre chose.
Quelques idées
Les deuils nécessaires
Le deuil d’une communication
Ça peut vous paraître radical, mais en réalité, vous n’avez pas le choix. « Il ne sert à rien d’exprimer le fond de sa pensée, ses émotions, et ses besoins à quelqu’un qui s’en fiche » prévient Christel Petitcollin. Les techniques de communication ou de gestion des conflits se révèlent inefficaces avec les manipulateurs. Renoncer à communiquer est difficile mais indispensable.
Le deuil d’être compris
L’attente d’être compris est un piège destructeur. Les manipulateurs refusent catégoriquement d’admettre leurs torts. « Ils sont persuadés que tous les problèmes viennent des autres puisque eux sont parfaits » précise la thérapeute comportementaliste Isabelle Nazare-Aga. C’est souvent le cas des parents manipulateurs aux comportements culpabilisants avec leurs enfants devenus adultes. Ou de maris qui préfèrent vous faire porter le chapeau de femmes compliquées ou dépressives.
Prendre le risque de décevoir
Beaucoup de « manipulés » rencontrent des difficultés à rompre un lien relationnel et cherchent à tout prix à rester en bons termes. « Le manipulateur joue sur leur désir de perfection, y compris dans la rupture » insiste Sarah Serievic. Il va vous faire part de sa déception… Un stratagème de plus pour vous maintenir sous sa coupe. Au mieux vous pouvez espérer « le cadrer » dans un premier temps, pour qu’il vous fiche la paix.
Retrouver le contact avec soi
« Ne confondez pas égoïsme et respect de soi ». Vous avez peut-être tendance à répondre en priorité aux besoins des autres. Se préoccuper de votre plaisir doit être votre nouvel objectif. Qu’est-ce qui vous rend vivant, joyeux, dynamique ? Que ce soit chanter, danser, marcher dans la nature, nager… Explorez, sans précipitation, mais seul pour commencer. Cesser de vouloir plaire à l’autre… Ce qui va vous demander de dépasser votre peur de la solitude, bien sûr.
S’affirmer face à la manipulation
L’affirmation de soi et une bonne estime de soi sont les éléments clés de la reconstruction.
Devenir moins émotif et plus rationnel
Quand votre mari a du retard, avez-vous l’habitude d’imaginer le pire ? « Si oui, vous avez peut-être tendance à anticiper de façon irrationnelle et à adopter un comportement inadapté » développe Isabelle Nazare-Aga, dans ces ateliers d’affirmation de soi. Vos émotions vous jouent des tours ? Quand vos pensées prennent un tour fréquemment anxiogène, vous devenez plus facilement manipulable. Une personne affirmée calmera son anxiété en appelant son mari, et en profitera pour prendre ce temps pour elle.
Oser refuser
Posez-vous la question : qu’est ce qui vous empêche de refuser alors que vous souhaitez le faire ? La peur bien souvent est à l’origine de ce comportement. Peur de blesser, d’être jugé, ou plus couramment de ne pas être aimé. Bien sûr, le manipulateur n’apprécie pas que vous refusiez sa requête. Vous allez devoir faire preuve d’une détermination non agressive. L’important est de choisir en fonction d’un bénéfice pour vous dans une situation, au lieu de céder par culpabilité. Tout un apprentissage. (source: sourire-et-souvrir.com)
La « ultra-assertivité »
La plupart des gens apprennent à modifier leur façon de s’affirmer en fonction des attentes de la société/ du groupe dans lequel ils se trouvent. Mais souvent, ces règles sont désuets, transmises de génération en génération sans que l’on se soucie vraiment de leur impact sur la réussite dans le monde d’aujourd’hui.
Par ailleurs, nous craignons que les autres nous jugent si nous disons ce que nous pensons. Le jugement « elle/il est trop affirmé(e) / autoritaire » est souvent porté sur les femmes et les personnes subordonnés. Des accusations comme « tu es égoïste », « tu es agressif(ve) » et « insensible » peuvent être faits lorsque nous exprimons nos opinions et tentons de nous affirmer. Ces accusations doivent vous mettre la puce à l’oreille : quelqu’un cherche peut-être à vous maintenir en place et à vous faire taire.
La peur du jugement nous empêche d’être ouverts et honnêtes. Le psychologue clinicien et coach Lloyd Thomas dit que lorsque nous sommes freinés dans notre expression, « nous restons dépendants et impuissants dans notre façon de prendre soin de nous, de nos besoins. Cela peut même nous rendre malade (dépression, anxiété, burnout etc.) ».
Être agressif est différent d’être assertif. L’agressivité se caractérise par un ton punitif, c’est le cas lorsque vos demandes ou vos opinions ont pour but d’accuser les autres. Le but de la personne agressive est en général de dominer l’autre d’une façon ou d’une autre (pouvoir, savoir etc.) et de faire en sorte que les autres restent à leur place. On peut être assertif sans être agressif.
- Indiquez brièvement ce que vous voulez et soyez prêt à répéter votre demande lorsque vous entendez des excuses.
- Répétez votre compréhension du point de vue de l’autre.
- Proposez des solutions aux problèmes.
- Évitez de croire que vos idées ou vos sentiments sont plus importants que les leurs.
- Ne vous laissez pas décourager s’ils critiquent votre tentative de vous affirmer. Vous exercez votre droit de s’exprimer librement. Même si la personne refuse, vous pouvez partir en vous disant que vous vous êtes défendu.
(Extrait abrégé de « How to be effectively assertive » sur psychologytoday.com)
Parfois la « ultra-assertivité » peut être nécessaire, lorsque vos limites ne sont pas respectées.
Mais dans la plupart des situations les conseils suivants peuvent être suffisants et très efficaces :
La méthode « DESC »
- « D » pour Décrire les faits
- « E » pour Exprimer ses Émotions
- « S » pour Spécifier des Solutions
- « C » pour Conclure avec les Conséquences
Un bon recap ici Méthode DESC et ici
L’incitation à l’empathie
Il existe un type d’affirmation de soi qui peut aider les gens à affronter et à apaiser le narcissisme dans leur vie. Cette technique efficace est décrite dans le livre du psychologue clinicien Craig Malkin, « Rethinking Narcissism », dans une section consacrée à l’aide aux narcissiques. (Oui, certains narcissiques peuvent changer !). Elle peut être utile pour interagir avec toute personne dans votre vie qui est sensible à la critique.
Voici le processus en trois étapes :
1 C’est l’étape clé. Soulignez l’importance de votre relation. Exemples tirés du livre: « Je pense que tu sais que tu es tout pour moi » ; « Tu es mon meilleur ami » ; « Tu es l’une des personnes les plus importantes dans ma vie ». Le fait de commencer par une telle déclaration positive rassure le narcissique sur le fait qu’il est aimé et limite le risque de réaction défensive.
2 Utilisez la « méthode ABCD » pour décrire votre Affect (émotions) en «I statements», phrases qui commencent par « je », le Comportement qui vous dérange et les Conséquences de ce comportement : « Quand tu ne me salues pas chaleureusement quand je rentre du travail (B pour behaviour), je me sens triste (A), comme si je ne comptais pas dans notre relation (C pour conséquence) ».
3 Décrivez ce que vous voulez : « J’aimerais que tu sois plus affectueux quand tu rentres ou peut-être que tu me poses simplement des questions sur ma journée (D: décrire). »
Cette approche pousse l’autre personne à voir le problème non pas comme un conflit qui vous oppose, mais comme un travail sur le « Nous », le couple, qui va vous aider à améliorer la relation.
Dire à un proche, narcissique ou non, à quel point il compte pour vous peut transformer votre relation. Imaginez ce que vous ressentiriez si votre partenaire commençait une discussion en disant: « Tu es tout pour moi »(plus d’infos et d’autres approches dans l’article “4 ways to be assertive without alienating others »).
Cette méthode a des similitudes avec la communication non violente tout en étant plus simple et directe à mon sens, elle valorise aussi le lien avec l’autre personne.
Faites défiler vers le bas (en dessous de la partie sitographie) pour lire un bel exemple d’affirmation de soi.
Les aspects non-verbaux de l’assertivité
Ils sont tout aussi importants. Cf. cette video Be assertive (sur youtube)
Autre source pour gérer les personnes narcissiques : Le livre “L’adulte tyran” de Didier Pleux
Pour les germanophones: « Männlicher Narzissmus » von Dr. Raphael Bonelli
Sitographie
http://www.sourire-et-souvrir.com/blog/s-ouvrir/manipulation-oser-refuser.html
https://www.realsocialskills.org/blog/nonviolent-communication-can-be-emotionally
“NVC also gives the oppressor tools to appear more loving and kind towards someone else, thus granting an oppressor the ability to maintain power over a more victimized party.”
https://www.psychologytoday.com/intl/blog/wander-woman/201912/how-be-effectively-assertive
https://www.psychologytoday.com/us/blog/changepower/201209/the-assertiveness-habit
DESC:
https://www.manager-go.com/management/dossiers-methodes/methode-desc
The Atlantic
DEAR THERAPIST
Dear Therapist: My Daughter’s Family Asks So Much of Us Without Giving Anything in Return
Any time I want to talk with my daughter about an issue between us, she tells me she doesn’t have time and it’s not a priority for her.
By Lori Gottlieb
OCTOBER 12, 2020
Editor’s Note: Every Monday, Lori Gottlieb answers questions from readers about their problems, big and small. Have a question? Email her at dear.therapist@theatlantic.com.
Dear Therapist,
Six years ago, my retired husband and I moved to be close to our grandkids, and three years ago, our daughter’s family and ours bought houses with adjoining backyards. My husband was the “manny” four days a week until each child was old enough to go to preschool a couple of days a week.
That changed with the pandemic. My daughter already worked remotely, and my son-in-law moved to a remote position because he has a health issue that makes him higher-risk. The kindergartner and 3-year-old were now home and my husband was taking care of both of them five days a week instead of only one child all day twice a week and both kids after school four days a week.
My husband never asks our daughter or son-in-law to pick up the kids by a certain time. The one thing he asked over the summer was that they have the kids at our house by 7:45 a.m. so he could take them out for a walk or a bike ride before it got too hot. Almost every morning, he had to call my son-in-law and ask what the kids’ status was, despite repeatedly stating this wish. He also mentioned it to our daughter, but there was still no consistency in getting them here on time.
Additionally, my husband always asks our daughter and son-in-law what they need from the store. They almost always ask for things. My son-in-law, on the other hand, rarely asks if we need anything when he places a grocery order, even though we’d be happy to pay for our share. Although my husband routinely includes them in meal preparation, my son-in-law will sporadically decide to make a meal for his family without notifying my husband first—after my husband has started working on something else—and often doesn’t invite us to join them (and when he does, he makes so little food, we feel like we’re imposing).
Our daughter gets very defensive of her husband, and we have virtually no relationship with him directly because he only stays in the room with us if she’s there or if he’s doing something directly for the kids. If the three of us are talking, he checks out of the conversation and gets on his phone. As a result, I find it very awkward to talk to him at all, much less about something this loaded. But I am really starting to resent feeling like our son-in-law is showing no respect for my husband. I am more bothered by this than my husband is.
Any time I want to talk with my daughter about an issue between us, she tells me she doesn’t have time and it’s not a priority for her. If I try to guess what she’s thinking, she gets upset with me for overthinking it. So I can’t imagine that trying to talk with her about this issue regarding our son-in-law would go any better.
Anonymous
Dear Anonymous,
I can understand why you feel frustrated with the way things are going in the current child-care situation and with your unsuccessful attempts to make things better so far. But you might be feeling stuck not because there’s no solution, but because of the way you’re thinking about the problem.
You say this is an issue with your husband and your son-in-law, but as you describe it, the issue involves the entire family. Each of you, in your own ways and to various degrees, seems to feel resentful. You feel resentful that your husband isn’t appreciated for taking care of the grandkids. Your husband shares some of this resentment. Your son-in-law resents the requests you make of him. Your daughter resents that you resent her husband.
What’s not clear here is why there’s so much resentment among you given that it seems to have been a mutual decision to buy houses with adjacent yards in order to be close to each other and facilitate the child-care arrangement. What is clear is that you don’t have an open line of communication, so when issues arise, instead of getting aired and resolved, they go underground and rot.
Often people I see in therapy will say, “I can’t talk to so-and-so because it hasn’t worked in the past.” But what they don’t realize is that a conversation is indeed taking place—indirectly and not very productively—through people’s actions.
Your husband, for example, despite putting a lot of time and effort into caring for the grandchildren, has made just one request of their parents—to bring the kids over early enough to get them outside. And when that request wasn’t honored, he doesn’t seem to have done much about it. No matter how inconsiderate your son-in-law is—whether it’s about respecting schedules, communication and generosity around sharing meals, or being polite while in the same room together—your husband has acted with a passivity that says, I don’t like what you’re doing, but I’m afraid of what might happen if I stand up for myself.
For your part, although it sounds as if you’ve tried to broach other issues with your daughter, your behavior also communicates something to her and your son-in-law: If you ignore me, I won’t hold you accountable.
Not coincidentally, what your daughter and son-in-law’s behavior communicates is that they don’t want to be held accountable—at least when it comes to honoring your or your husband’s feelings. People generally avoid talking about something that they don’t want to change, and their behavior supports this theory. Your son-in-law doesn’t respond to your husband’s requests (he just continues doing what he wants), and your daughter deflects the conversation with you entirely (no time, not a priority, you overthink things).
The thing about resentment is that it’s essentially a sense of unfairness—that someone is putting out more than they’re getting back. When people feel resentful, there’s an accounting going on—you’re asking too much of me; I’m not getting enough back from you—and the equation needs to be balanced. You can do this in one of two ways: increase what you’re getting, or decrease what you’re giving.
To increase what you’re getting, you and your husband are going to have to be more direct about your needs—and that should start with a conversation among all the adults. You might say something like “Hey, we really love seeing the kids and helping out, but we know there’s been some tension, and we’d like to get together and work things through.” Then offer three specific dates and times after the kids have gone to sleep. If they accept your invitation, you can start the meeting by saying that you’d like to have a happy relationship with them and wonder if either one of them is upset with either of you—and if so, you’d welcome hearing about it. They might give you some information that’s useful and can then be addressed.
It could be that your daughter and son-in-law are just really struggling as a result of the pandemic—kids at home, financial stress, health concerns, no social outlets—and they might be too exhausted and overwhelmed to coordinate their days with your needs in mind. Another possibility is that your son-in-law is experiencing some financial difficulties and feels intense shame, which might explain the small meal portions as well as his difficulty expressing gratitude or even engaging in conversation with you right now. And sometimes having two sets of grandparents with very different levels of involvement in the kids’ lives (for whatever reason) can leave the spouse with the less involved parents feeling out of sorts.
At this meeting, you and your husband would also be able to talk about what has been upsetting you. If they claim that there’s no problem at all, you can still take the opportunity to share your experience around lack of consideration or appreciation, and enlist their help in coming up with a mutually agreeable solution.
Of course, they might not agree to have a conversation at all, or they might dismiss what you have to say. In that case, you could choose to move on to the other side of the resentment equation: instead of trying to increase what you’re getting, you could decrease what you’re giving. This might mean dropping the kids back at their place at a set time each day instead of wondering when they’ll be picked up; preparing meals for just the two of you; or reducing the number of days your husband takes care of the grandkids if their father can’t show gratitude (or, at the very least, civility) to the person who cares for his children.
The beauty of balancing the equation is that the mere act of doing so moves you from feeling helpless to claiming agency. You might get more open communication and greater respect and appreciation, or you might not—but you will definitely get less resentment, because your side of the equation is completely under your control.
(..)
Lori Gottlieb is a contributing writer at The Atlantic and a psychotherapist based in Los Angeles. She is the author of Maybe You Should Talk to Someone and co-host of the podcast Dear Therapists.
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