Métier
La plupart des surdoués réussissent bien professionnellement, comme le prouve l’étude longitudinale de Terman (1925). Mais aussi bien ceux qui réussissent que ceux qui réussissent moins bien rencontrent souvent des situations vécues comme problématiques.
Comme les surdoués ont souvent des exigences élevées envers eux-mêmes (cf. aussi « thérapie des schémas et des modes », onglet « Approches ») et sont souvent perfectionnistes, ils sous-estiment leurs capacités, doutent d’eux-mêmes et se mettent beaucoup de pression (cf. aussi burnout, onglet « Focus »).
Les surdoués sont sur-conscients de tout ce qu’ils ne savent pas ou ne maîtrisent pas. Et ce d’autant plus qu’ils se consacrent intensément à un domaine.
Un juriste surdoué : « je pense que je vois trop de choses et que je perçois trop dans mon environnement professionnel. Je vois toutes les incohérences dans nos processus et les défauts de ma hiérarchie et c’est donc difficile pour moi de respecter les consignes de ma hiérarchie. Parfois je rêve de pouvoir me concentrer sur l’essentiel et d’être capable de juste faire « service minimum » dans mon travail, sans me poser de questions ».
Des propositions d’amélioration, des remarques critiques, des solutions inhabituelles ou des manière peu orthodoxes de faire le travail rencontrent souvent l’irritation et la contestation des collègues et de la hiérarchie.
Une assistante sociale surdouée relate qu’elle arrive à régler des problèmes de famille complexes mais est en même temps à peine capable de faire le travail administratif nécessaire (rédiger les rapports, classements). Elle s’ennuyait tellement qu’elle était incapable de se concentrer à des tâches routinières. Les surdoués ont souvent beaucoup plus de mal avec ces tâches qu’avec les tâches exigeants et complexes (cf. aussi « reconversion », dans l’onglet « Focus »)
Trouver notre voie en tant que surdoué
Ce sont souvent nos rêves d’enfance qui livrent des indices sur nos talents cachés. Il ne faudra pas les dévaloriser, ou dire qu’on est « trop vieux pour ça » etc. Un autre indice c’est le domaine où on se sent le plus défié. Pour les surdoués, cela équivaut souvent à « s’amuser ».
Mais cela comporte encore un autre aspect : craindre d’échouer précisément dans ce domaine, celui qui fait le plus sens pour nous.
Certains évitent une vie entière la confrontation avec ce domaine, celui de leur plus grand talent. Parce que c’est précisément là qu’on est le plus exigeant envers soi-même, et les plus grands doutes nous habitent.
C’est en ce sens que la peur de certains domaines serait également un indice pour trouver nos talents.
Ainsi, une personne dotée de capacités d’écrivain peut avoir le plus grand mal à rédiger ne serait-ce qu’une carte postale, un peintre peut refuser de vendre le moindre tableau, une pianiste peut abandonner la musique par peur des apparitions en public. Tragique mais évitable.
Autre aspect : beaucoup de surdoués disposent de plusieurs talents et ont beaucoup de mal à se décider pour l’un d’eux, puisque cela signifie délaisser les autres.
Dans tous les cas de figure, pour mieux découvrir sa voie, il peut être intéressant de suivre des cours du soir ou en ligne, d’étudier en autodidacte, de faire des stages même brefs, des stages d’observation.
Performer
La performance factuelle des surdoués dépend souvent de leur capacité à maîtriser leur insécurité dans leur travail et les imperfections de leur travail achevé.
Beaucoup de surdoués manquent de proportionnalité concernant leur travail, ils peuvent se sentir exceptionnels ou toujours insuffisants.
Les surdoués sont souvent des maîtres quand il s’agit de trouver des solutions astucieuses à des problèmes complexes, et des incapables quand il s’agit de les mettre en œuvre.
Il faut donc être astucieux pour passer de l’étude, de la réflexion, au faire.
Le perfectionnisme du surdoué nécessite un contrepoids de légèreté, de jeu, d’association libre, de « non-sens » (cf. thérapie des schémas et des modes : « enfant heureux », onglet « Approches »).
Ils doivent supporter l’insécurité et la possibilité (voir probabilité) qu’à la fin, ils ne vont pas être content de leur production. L’insatisfaction fait simplement partie de l’expérience, de la vie des surdoués.
Si j’ai 10 réponses possibles à une question, je ne dois pas passer une éternité à choisir la meilleure, mais je dois commencer avec une qui me semble suffisamment bonne, et puis, par tâtonnements progressifs, par « trial and error » (essai et erreur) avancer vers la bonne ou la meilleure réponse, la meilleure chose à faire. Voilà une démarche anti-« analysis-paralysis ».
Amis et couple
À venir
Bibliographie
Andrea Brackmann: Jenseits der Norm – hochbegabt und hochsensibel?
Andrea Brackmann: Ganz normal hochbegabt. Leben als hochbegabter Erwachsener
Illustration: Georg Brandes, Femme holistique